Ceux d'entre-vous qui connaissent Scooby depuis longtemps déjà, vous
vous rappelez certainement de María-José, qui a travaillé pour Scooby
pendant plusieurs années et qui était responsable du refuge. Elle aimait
énormément les animaux, elle travaillait beaucoup et était une
excellente personne. Elle pouvait travailler d'arrache-pied mais elle
avait toujours un moment pour une caresse, un mot doux pour les chiens
qui en avaient besoin. Nous parlons malheureusement d'elle au passé car
María José nous a quitté, elle est décédée suite à un cancer, trop
jeune, à l'âge de 53 ans. Nous sommes tous très tristes. Vous pourrez
lire ci-dessous l'interview que nous lui avions fait pour la newsletter
en 2007.
María-José, nous ne t'oublierons jamais, ni toi ni tout le travail que tu as fait pour Scooby...
ENTRETIEN AVEC MARÍA JOSÉ
Si certains d’entre êtes venus au refuge, vous aurez alors sans aucun doute
rencontré María José, une femme dont la stature se situe bien au-dessus de la
moyenne espagnole, qui sait tout ce qui se passe et qui, en plus, à présent,
remplit les fonctions de secrétaire du nouveau bureau. Elle parle parfaitement
le français (elle a vécu à Paris plusieurs années) et la communication en anglais
ne lui pose aucun problème. Elle se déplace quotidiennement depuis Valladolid
pour venir travailler au refuge.
Si vous n’êtes pas venus au refuge, alors peut-être avez-vous lu ses anecdotes
que nous publions sur notre site Internet. Ses récits permettent aux visiteurs
de notre site de se sentir plus proches du refuge.
Dans tous les cas, nous lui avons posé quelques questions afin que vous la connaissiez mieux :
Desde El Refugio: Depuis quand travailles-tu au
refuge?
María José: … elle hésite pendant quelques instants.… Je crois que cela fait 6 ans.
J’ai été bénévole pendant un an les week-ends. J’ai connu Scooby quand je
travaillais dans un refuge à Valladolid (il est clair que travailler dans un
refuge c’est sa vocations !). …qui a fermé finalement. Certains chiens sont venus ici… et je les ai suivis!
DER: Ensuite le refuge a pu te proposer un travail rémunéré?
M.J: C’est ça, ils avaient
besoin de quelqu’un de fixe et voilà !
DER: Quelle est ta fonction ici?
“Quitando
excrementos, observas a los perros y aprendes de su comportamiento”.
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M.
J: Ma fonction?..
(Elle
s’esclaffe!), tu veux dire MES fonctions! Car je fais de tout. Maintenant je
nettoie moins les paddocks car nous avons de l’aide à présent. Cela me permet de soigner les chiens, de vérifier l’état des paddocks,
commander de la nourriture, du matériel et tout ce dont nous avons besoin, je
vais chercher la nourriture…..Ah, évidemment, je reçois également les visites. Il y a certainement d’autres choses également….
DEL: Quels sont tes horaires?
M.J: Je commence entre 9h30/10h00 mais je ne sais jamais quand je finis! C’est un vrai mystère, cela dépend des jours, si tout va bien vers 18h00.
DEL: Entre nous: tu aimes ton travail?
M.J: Oui ! (catégorique…). En vérité, il y a
beaucoup de travail, mais oui, j’aime beaucoup mon travail.
DEL: Quel est le genre de
personnes qui vient ici?
M.J: Des gens pénibles, du
style: “je veux un chien, mais je ne sais pas lequel… celui-ci non, Tu peux m’en
montrer un autre ? ». Des gens qui apportent un chien. Certains
doivent se sentir coupables car ils cherchent à donner une excuse – les
allergies semblent avoir augmenté dernièrement ! – mais également le
problème des enfants. Les “galgueros” (chasseurs avec galgos), eux, ne semblent
pas avoir besoin d’une excuse ! Ils te disent. « il ne sert plus à rien!” et c’est tout! Il y a également des gens qui amènent un chien perdu.
DEL: Y-a-t-il beaucoup de
bénévoles?
M.J: Il y a beaucoup
d’appels et certains viennent, mais c’est rare. La plupart des gens ne veulent
ni nettoyer les excréments ni être vraiment avec les chiens. Je ne comprends
pas pourquoi ils offrent alors leur aide. Les bénévoles espagnols sont
compliqués et n’ont pas l’habitude de s’engager. Mais, lorsque l’on nettoie des
excréments, on observe les chiens en même temps et on apprend beaucoup sur
eux !
En ce moment,
nous n’avons que deux bénévoles espagnols et l’une d’entre elles s’occupe des
chats.
DEL: D’où vient ton engagement envers les animaux?
M.J. J’ai toujours
aimé les animaux. J’ai toujours eu des chiens à la
maison. Je suis originaire d’Oviedo (Asturies), mais je suis partie vivre en
France quand j’étais petite, puis je suis venue à Valladolid. Lorsque je suis
arrivée dans cette région, je ne savais pas que l’on maltraitait et abandonnait
les animaux de cette façon ! J’ai connu le refuge où je travaillais avant
en tant que bénévole car j’y suis allée chercher un chat. Je suis devenue adhérente puis bénévole….
DEL: As-tu parfois regretté ta decisión?
M.J. Pour être franche, oui. En vérité, parfois c’est très
dur, mais pourtant, quand je suis en vacances, je continue à penser aux animaux
du refuge…
DEL: Ton degré d’engagement est élevé mais je suppose que ton salaire ne l’est
pas…. ?
M.J: Non, il n’est pas très élevé, mais, malgré tout, j’ai
toujours l’impression qu’avec mon salaire, j’ôte de la nourriture et des soins
aux chiens !
DEL: Quels sont tes
rapports avec les galgueros?
M.J: Maintenant, je ne me dispute plus autant qu’avant avec
eux. J’ai appris comment faire avec eux, et ils me considèrent pratiquement
comme l’une des leurs! Au début, tout ce qu’ils disaient ou faisaient me
mettait en colère. J’ai remarqué qu’ils sont un peu plus « civilisés”
maintenant. L’état des chiens s’est un peu amélioré, mais ils sont encore très
brutes avec eux !